La microferme maraîchère

Depuis 2012, les Jardins de la Valette repoussent les limites du maraîchage bio-intensif sur petite surface.
Plans des Jardins de la Valette

Histoire des Jardins

Les Jardins de la Valette ont été créés en 2012, sur les terres de mes grands-parents, dans un petit village français. Bien que je ne vienne pas d’une famille de maraîchers, mes grands-parents étaient des agriculteurs. Après avoir terminé mes études en électrotechnique, j’ai ressenti le besoin de revenir à quelque chose de plus concret, de plus proche de la terre. C’est ainsi que je me suis tourné vers l’agriculture.

À l’âge de 25 ans, j’ai décidé de reprendre mes études, me spécialisant dans la pépinière. Cette décision m’a ouvert les portes de nombreuses fermes en Australie et en Nouvelle-Zélande, où j’ai découvert la permaculture et Eliot Coleman, un pionnier dans la promotion de la méthode bio-intensif.

Ces expériences enrichissantes ont renforcé ma passion pour l’agriculture, et j’ai poursuivi mes études en horticulture. Pendant ma formation, j’ai eu l’opportunité incroyable de réaliser un stage aux Jardins de la Grelinette, au Québec, en 2010. Cette expérience a été déterminante dans mon parcours, me permettant d’approfondir mes connaissances et d’affiner ma pratique du maraîchage bio-intensif.

Aujourd’hui, fort de ces expériences et de mon parcours atypique, je mets mon savoir et ma passion au service des Jardins de la Valette, avec pour objectif de cultiver la terre de manière respectueuse et de partager mes connaissances avec les autres passionnés d’agriculture bio-intensif.

Après avoir suivi un parcours d’installation avec la chambre d’agriculture, j’ai officiellement lancé mon activité de maraîcher sur un petit terrain appartenant à mes grands-parents à Ste-Croix, en Aveyron. Pendant cinq ans, j’ai dû apprendre à travailler sur une terre argileuse avec une disponibilité limitée en eau. Malgré ces défis, la méthode bio-intensive m’a permis de générer un revenu et d’atteindre les objectifs fixés avec la chambre d’agriculture.

Fort de cette expérience, ma compagne et moi avons décidé d’acquérir une autre parcelle de terrain située à quelques kilomètres de là pour y établir notre foyer. J’ai ainsi déplacé mes jardins vers cette nouvelle ferme à Sanvensa, toujours en Aveyron. Depuis 2018, je cultive toujours sur moins de 5000 m², mais cette fois-ci sur un sol plus léger et avec une meilleure disponibilité en eau. Cela me permet aujourd’hui d’obtenir des résultats encore plus satisfaisants. Grâce à l’expérience accumulée et à l’amélioration de la qualité de mon sol, je peux envisager une augmentation de mes rendements et une optimisation encore plus poussée, tout en continuant de produire chaque année des aliments sains et biologiques.

Le maraîchage bio intensif : Principes et origines

Le maraîchage bio-intensif sur petite surface est une méthode inspirée des jardiniers maraîchers parisiens du début du siècle, remise au goût du jour par des pionniers tels qu’Eliot Coleman et JM Fortier, co-fondateur des « Jardins de la Grelinette » et auteur du livre « Le Jardinier-Maraîcher ». Ces techniques permettent d’obtenir des rendements élevés sur des espaces réduits en optimisant la productivité et en respectant les principes de l’agriculture biologique.

Maraîchage du début du siècle à paris

Le maraîchage bio-intensif sur petite surface est une méthode inspirée des maraîchers du 19ème siècle. En résumé, l’idée principale est de cultiver sur une surface réduite tout en obtenant des rendements élevés. Ce système qui repose sur l’absence de tracteur, permet une optimisation de l’espace et une culture intensive des légumes au mètre carré. L’utilisation de quantités importantes de compost, à l’instar des maraîchers du 19ème siècle, favorise également une production accrue au mètre carré. Chaque espace disponible est utilisé tout au long de la saison, grâce à un planning cultural rigoureux établi chaque année.

Pour optimiser et organiser au mieux la saison, le jardin est découpé en blocs identiques qui tournent en rotation sur une période de 7 ans. Chaque bloc est subdivisé en planches permanentes de 75 cm de large, pour un total de 126 planches de 20 mètres. Dans les Jardins de la Valette, cela représente un peu moins de 5000 mètres carrés.

Le travail du sol est effectué uniquement en surface, sans dépasser 8 cm de profondeur, afin de préserver la biologie du sol. Les vers de terre se chargent du reste. Pour préparer la surface, nous utilisons une herse rotative montée sur un motoculteur, notre seul outil mécanisé. Étant donné que les planches de culture sont permanentes, nous ne marchons jamais dessus afin de préserver au maximum leur structure. Un apport massif de matière organique, jusqu’à 100 tonnes par hectare de compost, entretient et améliore la fertilité de nos sols à long terme.

Toutes les autres tâches, telles que le binage et les récoltes, sont effectuées manuellement. Lorsque l’on parle de travail « manuel », on peut penser à un système archaïque, mais en réalité, de nombreux outils manuels très performants ont été développés ces dernières années. Une réflexion constante et une attention particulière sont accordées à nos tâches quotidiennes, dans le but de nous améliorer et d’optimiser notre travail en permanence.

Ce système, remis en lumière par Eliot Coleman et JM Fortier, co-fondateur des Jardins de la Grelinette, est un modèle écologiquement soutenable qui ne perd pas de vue la rentabilité et les objectifs culturels. Grâce à cette méthode que nous appliquons depuis 2012, nous produisons plus de 80 000€ de légumes sur moins de 5000m2, en prenant au minimum 6 semaines de vacances et en travaillant 40 heures par semaine en pleine saison.

Nous nourrissons environ 120 familles chaque semaine, et notre jardin maraîcher ne va pas s’agrandir. Il est amplement suffisant. Bien que sa superficie reste la même depuis le début (5000m2), notre production augmente chaque année.